Amphibiens en Centre-Val de Loire

Les amphibiens sont des vertébrés à peau nue. Leur épiderme renferme des glandes muqueuses qui humidifient la peau et des glandes séreuses qui peuvent produire des sécrétions venimeuses (salamandres, crapauds). 

La peau humide permet des échanges gazeux aussi bien chez les adultes que chez les larves. Cette surface d’échange respiratoire est complétée par des branchies chez les larves et des poumons chez les adultes.

Ce sont des espèces qui passent successivement au cours de leur vie dans des milieux bien différents. Les larves se développent obligatoirement dans l’eau tandis que les adultes sont majoritairement terrestres et ne retournent dans l’eau que pour se reproduire. 

La région Centre-Val de Loire accueille 21 amphibiens divisés en 2 familles en fonction de la présence ou non d'une queue pour les individus adultes : 14 anoures (grenouilles et crapauds - sans queue) et 7 urodèles (tritons et salamandres - avec queue).

Les Anoures ont les membres postérieurs plus développés que les antérieurs. Un accouplement, appelé amplexus, permet l’expulsion des œufs qui sont ensuite fécondés par le mâle dans l’eau. Leurs larves sont appelées têtards car elles apparaissent formées d’une grosse tête prolongée par une queue (elles sont dépourvues de pâtes dans les premiers stades larvaires). Celle-ci disparaîtra à la métamorphose d’où leur nom d’Anoure, du grec « anura » sans queue. 

Les Urodèles, quant à eux, conservent leur queue pendant toute leur vie. Leur larve possède quatre pattes qui se forment précocement.

À la période de reproduction, le rapprochement des deux sexes conduit au dépôt par le mâle sur le sol ou sur un support aquatique d’un spermatophore qui est récupéré par le cloaque de la femelle. La fécondation est alors interne. Chez les salamandres, ce transfert de semences se déroule à terre, les œufs se développent dans le corps de la femelle et elle dépose directement les larves dans l’eau. Les tritons, au contraire, rejoignent une mare et subissent une transformation physique particulièrement importante chez les mâles : une crête dorsale se développe et la queue se transforme en nageoire colorée qui est utilisée lors des parades pour attirer les femelles. Tous ces attributs régressent lorsque les tritons quittent le milieu aquatique à la fin du printemps. La morphologie des tritons est donc différente en phase aquatique et en phase terrestre.

Depuis les années 2010, la connaissance autour des amphibiens s'améliore grâce aux dynamiques d'atlas départementaux ainsi qu'à l'opération d'inventaire de terrain « Carnet B » financée par l'Etat. En 2020, le pôle faune de l'Observatoire régional de la biodiversité, auquel les associations du réseau FNE Centre-Val de Loire participent, travail à la réalisation d'une synthèse régionale des connaissances de ce groupe.

Certaines sont encore communes comme par exemple le Triton palmé et la Rainette verte et d’autres sont très rares et localisées. C’est par exemple le cas du Pélobate brun, véritable relique dans la région dont on ne trouve que deux populations, une dans l’Indre et une dans le Loiret.

Certains groupes d’espèces sont encore mal connus, comme celui des Pelophylax sp. Ce genre regroupe 3 espèces P. esculentus, P. lessonae et P. ridibundus très difficiles à distinguer entre elles et que peu de naturalistes identifient avec certitude. Ces difficultés entraînent un manque important de connaissances sur leur répartition. Notons au passage que P. ridibundus, bien qu’indigène et protégée au niveau national, est une espèce introduite dans la région depuis les années 1970. Elle peut localement poser des problèmes de conservation des amphibiens indigènes et est signalée dans tous les départements.

Les analyses récentes ont montré que les populations de « notre » Crapaud commun était en fait celles de deux espèces très proches : Bufo spinosus et Bufo bufo. Cependant l’identification sur le terrain de ces deux espèces reste hasardeuse et de fait nous sommes encore incapables de définir avec précision leur répartition.

La Grenouille taureau est une autre espèce introduite dans la région. Elle est uniquement présente dans le Loir-et-Cher et son expansion est actuellement contenue par les efforts du CDPNE. Enfin la Rainette méridionale est connue de quelques sites disséminés dans le sud-ouest de l’Indre ainsi qu’en Touraine. La présence de cette espèce ici est très curieuse car très isolée des autres populations « naturelles » les plus proches. L’origine de ces populations reste encore à éclaircir.

Si vous souhaitez vous aussi contribuer à la connaissance régionale, nous vous invitons à parcourir la page associations pour retrouver la ou les bases locales susceptibles de correspondre à vos besoins.